Discussion à propos de ce post

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Avatar de Pc1984

Bonjour Laurent.

Est-ce possible d'activer le "text-to-speech" de vos comptes sur substack? J'aime bien écouter la version audio des articles.

En passant, j'apprécie beaucoup votre travail. Surtout votre modestie dans la mesure où vous ne présenter jamais vos réflexions comme étant un produit fini, mais plutôt comme un processus prêt à s'adapter si de nouveaux éléments peuvent modifier vos conclusions. En bon investigateur, vous allez là où les preuves vous mènent contrairement à d'autres qui cherchent à prouver leur foi ou à soutenir leur commanditaire politique.

Je vous connais depuis vos premières interventions chez E&R et c'est très agréable de suivre votre cheminement.

Bref, merci et bonne continuation.

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Avatar de AntonioB

le principal point sur lequel il y aurait polémique fondamentale est ceci:

"si l’on considère le christianisme comme une ramification du judaïsme"

ce "si" est un point central, polémique depuis toujours.

On peut facilement argumenter que le christianisme justement n´a rien à voir avec le judaïsme. Paul (Saul) de Tarse est hellénisé, et le christianisme se développe au sein des Grecs. autour de Chypre et d'Antioche.

Le judaïsme du reste n'est pas un monothéisme, à savoir qu'il ne postule pas l'existence d'un dieu unique, pas du tout. Le judaïsme est le choix d'un dieu nationaliste propre au sein des panthéons environnant. Les hébreux sont des clans longtemps semi-nomades des confins irakiens, qui un peu comme les gitans, conservent un tribalilsme fort, et qui déambulent au fil des siècles le long du Croissant Fertile, passant de l'Empire Perse à l'Egypte puis finalement se sédantarisant progressivement en capturant des villes phéniciennes (Hébron, etc). Ils maintiennent leur particularisme sectaire semi-nomadique puis sédentaire, à travers la figure d'un dieu propre qui reflète ce sectarisme. Ils ne posent pas qu'il y a un dieu unique, mais que leur dieu à eux est supérieur aux autres.

Le christianisme c'est un saut conceptuel sous l'influence de la tendance ontologique grecque ancienne (Parménide). Dans le judaïsme la pensée reste pré-philosophique il n'y a pas de conceptualisation. C'est ce qui posait problème à Emmanuel Lévinas dont la formation universitaire à la métaphysique lui mettait en relief la nature pré-conceptuelle de tous les textes judaïques, et ses efforts poussifs pour trouver un Autrui jamais là dans les textes. On peut songer au début 19è s. à Salomon Maïmon relativement au contact de la pensée de Kant, ou encore bien sûr à Spinoza.

Il y a un rôle politique voulu par l'Empire, en adoptant le christianisme: l'idée est de rationnaliser et simplifier la symbolique du pouvoir impérial, de minimiser les particularismes nationaux.

un autre aspect que je critiquerais est l'utilisation vague du terme "christianisme". Pour moi les protestantismes à partir de Luther, ne sont PLUS du christianisme.

Ni même le catholicisme romain.

Le catholicisme romain est simplement l'excuse religieuse de l'ambition des Carolingiens de se poser comme le successeur ou héritier de l'Empire, alors même que les ancêtres germaniques des Carolingiens l'ont brisé en Occident et que l'Empire perdure à Constantinople.

La Papauté est le faire-valoir idéologique et social des politiques Carolingiennes. Une EU en pré-formation, càd. bêtement un Saint Empire Romain Germanique.

Cet aspect poliltique du détournement du christianisme est une abomination et la source du mal européen actuel.

On sait l'abjection de la Croisade de 1204 puis l'indifférence des royaumes post-Carolingiens à la chute de Constantinople en 1453, ainsi que la ré-écriture des termes par les intellectuels allemands d'abord, de la Renaissance (Jérôme Wolf) , qui créent une image péjorative de l'Empire récemment tombé via l´appellation "byzantin", alors qu'il se désignait lui-même de ... Romain. Et les russes dont le christianisme a conservé l'authenticité du grec des origines de par leur conversion à Constantinople et Kiev, ont conservé la dénomination "Romain" pour ce qui est devenu à l'ouest après 1453, "Byzantin".

En France on peut avoir une intuition empirique de la chose si on est familier de l'Histoire des 6è au 11è s. et qu'on a passé du temps dans les églises auvergnates et velaisiennes. Dans le Velay notamment les églises dont certaines sont des joyaux, témoignent de temp pré-schismatiques, dans leur architecture, y compris quelques vestiges de fresques de type oriental, orthodoxes.

Les anglosaxons n'ont aucune conscience de tout celà, et en Europe les nord-européens ont eu leur héritage culturel pré-luthérien effacé, leur esprit re-formaté. Quant aux russes actuels ils ont tendance à amalgamer sous le terme "zapad" (ouest) les sophismes anglosaxons du "ze Wouest", en ignorant un certain niveau résiduel de l'orthodoxie sous certaines manifestations locales du catholicisme et en ne saisissant pas bien la rupture hénaurme du luthéranisme.

Et pour se pas s'évaporer et s'en tenir à votre problématique individualisme/famille, le sens de la famille et des ancêtres perdure en tant que pratique sociale alors même que la théologie met un accent sur un ontologisme existentiel. Or c'est dans la tradition monastique ouest-européenne que la théologie se développe le plus, dans la tradition originelle grecque, orthodoxe, russe aujourd'hui, quasiment pas.

Si vous visitez la Russie, allez vous promener dans les cimetières. Prenez un vol pour Riga, le bus pour Pskov, et juste après la frontière descendez à Izborsk. Un des sites les plus anciens de la Russie, et sur la butte un grand cimetière sous les frondaisons. Comme tous les cimetières russes, les tombes sont dans de petits enclos clôturés, il y a des bancs et des tables. On vient y rendre visite aux décédés en apportant de quoi boire et manger en leur "compagnie", à leur mémoire. On boit un coup en grignotant à la mémoire des défunts. Culte des ancêtres?

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